- 26 octobre 2021
- Loi et environnement
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Le verre est l’un des matériaux les plus anciens, les hommes utilisant des récipients en verre depuis des millénaires. Naturel et neutre, son bilan carbone n’est pourtant pas anodin, même recyclé. Plus que la solution du recyclable, c’est sa réutilisation qui s’avère la meilleure solution pour limiter l’impact environnemental.
Le verre et l’environnement
Face à la dégradation de notre planète et aux pressions gouvernementales, les fabricants alimentaires et les restaurateurs se doivent de trouver une solution pour diminuer l’impact environnemental des produits et en particulier des emballages. Meilleur exemple : la bouteille en verre. Recyclable à l’infini, en matériau sain et naturel, elle est parfaite pour conserver les aliments comme les boissons. C’est donc tout naturellement que les professionnels en font leur choix n°1.
Pourtant, en revenant quelques années en arrière, le verre était pointé du doigt pour son bilan carbone. En effet, cette alternative “verte”, à priori moins polluante, est consommatrice en matière d’énergie lors de sa fabrication.
Pour chaque tonne de verre produite, il faut :
– l’extraction de 1,2 tonne de matières premières. Même si le verre consiste en un mélange de sable quartzeux, de calcaire et de carbonate de sodium, matériaux très répandus dans la nature, leurs extractions peuvent perturber l’écosystème.
– 105 kilos de fioul pour le fonctionnement des fours dont la température s’élève jusqu’à 1 500 degrés.
Si on compare le bilan carbone entre une bouteille de verre et une bouteille en plastique, le verre est mis K.O : pour une seule bouteille en verre, son bilan carbone monte à 345 grammes de CO2, contre 129 grammes pour le plastique (Source site express).
Autre inconvénient du verre : son poids. Le produit est plus lourd que le plastique. Le transport de produits en verre devient donc plus volumineux et consomme donc plus de carburant. La fragilité du verre entraîne également un impact écologique puisqu’il demande un soin dans l’emballage avec l’utilisation de matériaux supplémentaires pour son calage et sa protection.
On l’aura compris, la production de verre se répercute significativement sur la planète. Mais heureusement, elle se recycle, à 100% et à l’infini ! Oui, mais là aussi le bât blesse. Lorsqu’une bouteille est déposée dans son point de collecte, elle est acheminée sur une plateforme de stockage avant d’être transférée dans une verrerie. Là-bas, elle est broyée puis fondue à 1500 degrés. Et comme à sa conception, elle peut prendre une nouvelle forme.
On devine assez vite dans le paragraphe précédent les limites du recyclage. Même s’il permet une très belle économie de CO2, il touche lui aussi l’environnement.
– Les trajets successifs : selon une étude Ernst & Young, la distance moyenne entre les verreries et leurs clients est de 300 km avec les émissions de carbone qui s’ensuivent.
– Ce renouveau du verre demande, comme pour sa conception, l’utilisation de fours.
Et si le verre est recyclable à l’infini, il n’est pas recyclé de la même manière dans tous les pays. Alors qu’en France, plus de 3 bouteilles sur 4 sont recyclées, en Grèce, seulement 15 % du verre est collecté pour le recyclage (chiffres à consulter sur le site Planetoscope).
L’utilisation du verre dans nos emballages, malgré sa possibilité d’être recyclé, s’avère donc une source de pollution.
Le système de consigne : le retour
Alors que le recours à la consigne s’est perdu dans nos habitudes de consommateurs, elle revient en force pour faire face aux défis écologiques et économiques des emballages alimentaires (lire notre article sur la Consigne Digitale). Parfaite dans le schéma d’économie circulaire, la consigne permet d’éviter l’étape de fabrication de la bouteille. La consigne limite donc l’usage des ressources naturelles. Selon une étude menée en Alsace et reprise par la fondation Nicolas Hulot, l’utilisation de la consigne permet d’économiser jusqu’à 75 % d’énergie et 33 % d’eau par rapport au recyclage.
Son impact environnemental dépendra :
– Des performances de lavage : une étude de l’ADEME de 2018 précise que les dispositifs de lavage étudiés montraient des performances environnementales équivalentes au système sans consigne. Tout en sachant qu’une marge de progression sera à venir dans les années à venir (consulter l’étude de l’ADEME).
– Du transport, c’est-à-dire le nombre de kilomètres entre la station de lavage, le type de véhicule utilisé et le nombre de bouteilles transportées. Pour un même nombre de cycles de réemploi, plus les distances de transport seront courtes, plus l’impact environnemental des dispositifs avec consigne sera réduit. Toujours dans l’étude de 2018 menée par l’Ademe, au-delà de 200 km, le bilan environnemental du réemploi par rapport au recyclage serait négatif.
– Du nombre de réutilisation qui entre également en jeu.
Le réemploi réduit l’acheminement des déchets en centres de tri et leur traitement. Il permet d’éviter la production de 500 000 déchets par an en France. En Alsace, où la consigne n’a pas disparu des habitudes, plus de 25 millions de bouteilles en verre sont vendues consignées chaque année dans cette région.
Dans l’étude de l’ADEME, mentionnée plus haut, l’organisme a analysé différents dispositifs de réemploi du verre. Il en a conclu que le système avec réemploi a une performance environnementale supérieure ou égale aux systèmes sans réemploi-réutilisation. Ces dispositifs de réutilisation des emballages ménagers en verre ont un fort potentiel de développement.
Efficace, la consigne est un levier idéal pour accompagner le changement de comportement vers une consommation plus responsable
C’est donc grâce au système de consigne que le verre constituera une solution de premier plan pour aider l’économie circulaire à réduire la production de déchets et à prendre soin de la planète.
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